CLARICE SEQUEIRA, LE DOIGT SUR LE DÉCLENCHEUR

Clarice Sequeira est une photographe qui a collaboré avec united nothing sur les derniers shootings que nous avons fait pour la marque. Nous l’avons invitée pour faire un focus sur son travail et sur sa perception de la photo de mode.

Peux-tu te présenter ?

Clarice – Je suis originaire de Belém, c’est un peu la capitale de l’Amazonie brésilienne. Je suis arrivée en France en 2013 pour faire des études de cinéma et depuis je suis restée à Montpellier.

– Quand est-ce as-tu commencé à t’intéresser au milieu photo ?

Clarice – Dans le ventre de ma mère ! En fait mon père est photographe et prof de photographie à l’université au Brésil. J’ai appris a utiliser l’argentique avec lui et sa bande d’amis photographes. Je me rappelle, qu’avec ses élèves, on fabriquait des appareils photos à partir de cannettes vides. Il organisait des expositions « sauvages » dans des places publiques avec des ficelles et des pinces à linge en bois.

– Quel est ton parcoure pro ?

Clarice – À la fin de mes études, j’ai bossé un peu comme Assistante de Réalisation avant de me retrouver de nouveau dans la photo.

Ce qui me passionne dans le septième art, c’est le fait de pouvoir rendre « palpable » ce que l’on a dans la tête, les produits de notre imagination. Et pour moi la photo reste tout à fait cohérente avec ça.

-quels artistes t’inspirent ?

Clarice – Je peux être inspirée par beaucoup de personnes, souvent par des artistes dans d’autres domaines. Dans l’image j’aime beaucoup Françoise Huguier, qui me fais voyager à travers le monde et le temps, Cartier Bresson, qui m’a appris l’importance de l’instant présent. Sebastião Salgado, avec ses photos plus que vivantes.

Je préfère faire ma mise en scène en amont de la photo et ne plus la retoucher.  C’est pour ça que j’utilise beaucoup l’argentique est que j’aime ce procédé.

-Tu travailles à la fois avec l’argentique est le numérique, pourquoi ce choix ?

Clarice -Je suis une vraie passionnée de l’argentique, peut-être parce que j’ai commencé comme ça. J’aime la rigueur à laquelle cela m’oblige. En plus, la magie englobe le processus, entre le choix de la pellicule aux derniers réglages juste avant le bruit du déclencheur.  Visuellement parlant pour moi l’argentique est le roi.

Le numérique m’est imposé par le travail, pour moi c’est un frein à la créativité. Mais quand je fais des photos de mode ou ce genre de commandes c’est plus intéressant d’avoir un outil numérique avec soi, car je ne suis pas freinée par le nombre de prises de vues et le client peux avoir son résultat plus rapidement.

– Quel matériel utilises-tu pour les shootings avec united nothing ?

Clarice – Alors là, ça dépend beaucoup. En numérique j’utilise un Sony Alpha7 avec des objectifs argentiques parce qu’il me fait des superbes photos en plein format.

En argentique j’ai un Bronica en moyen format (6×4,5) mais je fais aussi du 35mm avec des Nikon de la série F, (Fe et Fe2), Canon, et Mamiya.

Au niveau des pellicules j’adore la série Portra de chez Kodak (Portra 160, 400 et 800), Ektar100, aussi de chez Kodak, et la Velvia 50 de chez Fuji

-Lors de ton partenariat avec UNITED NOTHING pour le shooting 004 et 005 Quels ont été tes choix ?

Clarice – On a vraiment travaillé ces shootings comme des créations artistiques et non comme une présentation de consommable. On a joué avec l’architecture et les objets ambiants. On a travaillé avec la lumière naturelle, attendant la bonne heure pour shooter. C’est ça que j’aime dans cette marque, c’est l’éthique artistique .

– Qu’est ce qui te tente en ce moment?

Clarice – J’aimerais refaire du portrait, j’ai un peu de mal pour l’instant avec la photo de rue parce que je n’assume pas encore de photographier des gens dans leur intimité.

– C’est un coup à prendre ?

Clarice – Oui mais, est ce que ça m’intéresse vraiment ? Rien qu’au niveau de la loi c’est compliqué aujourd’hui de prendre des gens en photos sans que l’on ne puisse jamais la vendre par la suite. A cause des droits à l’image.

– Je sais que tu as un projet photo en cours, tu peux nous en parler ?

Clarice – MODERN ROMANCE est un projet qui parle de la manière dont on romantise la vie quotidienne sur les réseaux sociaux. Par exemple avec INSTAGRAM on va glorifier chaque moment de notre vie, quand on bouffe, quand on va à la plage, Quand on s’habille etc.

-Tu as une Road Map pour la suite ?

Clarice – J’ai mon site en construction qui va sortir dans pas longtemps et mon travail est visible sur INSTAGRAM.

– Tu te sers des réseaux sociaux comme INSTAGRAM de manière professionnelle ou personnelle ?

Clarice – Je me sers de INSTAGRAM des deux manières. Les gens sont curieux de voir quel art tu proposes mais aussi de voir qu’elle personne tu es. Les réseaux sociaux touchent le fantasme et on adore fantasmer les autres. Donc quand tu veux gérer ta communication de façon professionnelle tu es un peu obligé de jongler avec ta vie personnelle.

Merci Clarice.