« Collaboratrice de UNITED NOTHING, CLAIRE MARTINE est notre invité aujourd’hui pour nous faire découvrir l’univers du collage par l’utilisation contemporaine d’image oublié. »
« Quand est-ce que tu as commencé les collages ?
Je fais des collages depuis 7-8 ans. Je faisais d’abord des collages pour moi, pour me vider la tête et ça fait vraiment 2 ans que j’ai décidé de les montrer et de les vendre.
Mes créations de collage sur lesquelles je travaille actuellement ont commencé en même temps que le début de ma collection de PARIS MATCH.
J’adore chiner les vieux objets dans les brocantes et c’est ici où j’y trouve ma matière première.
Après avoir amassé un bon paquet d’images, j’ai décidé de faire des collages avec des vieux PARIS MATCH.
Pourquoi exclusivement le magazine PARIS MATCH ?
Parce que dans les P.M tu as énormément d’images aussi bien en couleur qu’en noir et blanc, le grain du papier est spécial et le format est sympa aussi parce que c’est un peu plus grand que le A4 et un peu plus petit que le A3. Je me cantonne exclusivement aux numéros des années 20 aux années 70 car c’est une période que j’apprécie. Et puis, après les années 70 la qualité du papier n’est pas terrible et le style vestimentaire des femmes est moins fun.
Quel est ton parcours professionnel ?
J’ai fait une licence de cinéma et une licence d’administrateur culturel. Jusqu’à présent j’ai travaillé pour des festivals de musique, de cinéma et des compagnies de danse.
En ce moment, je travaille dans une coopérative culturelle.
Quel artiste t’inspire le plus ?
Il y en a beaucoup. Ce qui m’inspire le plus c’est tout ce qu’il y a autour de moi, mes amis, la nature, l’environnement proche, mon état d’esprit du moment et les images que je récolte. Il y a quand même un artiste que j’aime beaucoup, un mec qui s’appelle ELI CRAVEN. Il fait beaucoup de collages en superpositions et en pliages. Même si j’aime des tonnes d’artistes j’essaie de ne pas me laisser influencer.
En utilisant les PARIS MATCH tu te replonges aussi dans une époque ?
Oui je me replonge dans une époque mais je ne me laisse pas emporter par l’histoire. Dans mes collages je m’efforce de ne pas utiliser des personnes connues ou que l’on peut reconnaître, je prends soit des publicités soit des personnes qui passent partout, pour laisser la porte ouverte à l’interprétation.
Quand on regarde ton travail on ressent que ça a trait à l’intime. Qu’est-ce que t’apporte le collage ?
Ça me détend, c’est presque une forme de méditation. En découpant il faut être très concentré. Ca me permet d’oublier mes galères de la journée et de ne penser à rien, mais avant tout ça m’apporte surtout le plaisir de faire revivre des vieilles images que tout le monde aurait oublié et d’inventer de nouvelles histoires
Quand je vois tes collages je vois beaucoup d’humour et je ressens aussi un vertige. Il y a beaucoup d’images qui font appel à l’acrophobie. As-tu le vertige ?
Ahah Oui, j’ai pas mal le vertige.
J’aime jouer sur les superpositions et sur les différences de tailles. J’aime disposer mes personnages dans des petits environnements. C’est une façon de voir le monde !
L’idée c’est de remettre l’humain au centre.
Comme tu peux le voir aussi j’ai énormément de femmes et très peu d’hommes. C’est un engagement car toutes les femmes que je découpe viennent des pubs. Et les pubs des vieux magazines sont souvent très clichées. La femme est réduite au ménage et à la cuisine. J’aime bien les mettre dans un nouveau contexte pour pouvoir détourner ces clichés. Mettre la femme bien clean qui fait le ménage dans un environnement un peu plus libérateur.
Est-ce qu’il y a une communauté des collagistes ?
En France il n’y en a pas à ce que je sache. Mais en Italie et en Allemagne ou même à Londres il y a des groupes de collagistes actifs.
Comme the COLLAGE CLUB, THE CURVE, ou encore OLTRE COLLAGE.
Qu’est-ce que tu as prévu pour la suite ?
Je serai présente le dimanche 9 décembre au marché de Noël de la maison Jaune dans le quartier Figuerolles à Montpellier avec des collages originaux, des reproductions et pleins de surprises en risographie.
Le 14 décembre à l’occasion d’une nocturne dans l’écusson de Montpellier, les filles de l’Atelier La Reserve m’ont invité à exposer dans leur super lieu aux côtés de Marjorie Accarier (linogravure), Anne Cécile Bonnet (peinture) et Airnel Zer (dessin). Ce sera une soirée où l’on pourra également acheter des œuvres à prix tout doux.
En février 2019, le Collectif les biches m’invite à exposer au Dôme pour une de leur super soirée « Bars à biches autour de plusieurs artistes féminines (des djettes et des tatoueuses entres autres !)
2019, sera sous le signe de la collaboration avec des artistes d’horizons différents. Je compte bien aussi développer la risographie, technique d’impression à l’encre de soja à laquelle je me suis mise depuis peu et qui se mêle parfaitement avec ma technique de collages.
Idéalement j’aimerais bien continuer à répandre mes collages partout dans le monde ! J’ai déjà fait la couverture d’un magazine Français, Taïwanais, Italien, demain on verra.
Je souhaiterai faire un maximum de collaboration avec des gens qui m’inspirent et qui me plaisent.
Merci Claire. »